Olga Hafekost
Olga Hafekost

Hommage à toi, Olga

À ma petite cousine que maman m’a fait connaître.

On chuchote en haut lieu, comment ne pas le croire
Que c’est avec respect, sans plaisir et sans gloire
Que la mort, sombre reine, t’a prise par la main
Pour t’emmener au ciel vivre un autre demain
Car tu étais pour nous ce paisible rivage
Où l’on aimait parfois, loin du libertinage
Affecté ou heureux, librement accoster
Pour libérer son cœur, se confier, t’écouter
Ainsi nous ouvrais-tu la porte de ton ciel
Où malgré l’affliction brillait un arc-en-ciel.
Olga, les mots foisonnent pour évoquer ton être
Qui refusait le faux, refusait le paraître
Des mots qui, j’en suis sûr, vont témoigner ce jour
De ce que fut pour nous ton terrestre séjour.

Alors écoute…

Olga, petite femme, Olga la bien-nommée
Toi que l’on a connue, toi que l’on a aimée
Je te sais près de nous, être silencieux
En ton corps éthéré, invisible à nos yeux
Dieu que le temps est court ; qu’est-ce donc que nos vies
Inconsolables peines, joies inassouvies
Et lorsque sonne l’heure d’abandonner les siens
Toi regret, toi remords, dans tes bras tu nous tiens
Pour moi, point de remords, peut-être le regret
De n’avoir plus souvent, sans l’ombre d’un secret
Laissé parler nos cœurs, libéré nos consciences
Échangé sur la vie et sur nos existences.
Alors c’est en ce lieu où le chagrin invite
À n’être que silence, à célébrer le rite
Que je presse mes mots, par-delà ma tristesse
Pour la dernière fois à venir à confesse
Te dire un ‘Au revoir ’ et faire ainsi mon deuil
Alors que du grand ciel tu as passé le seuil

De toi à moi…

Si la vie t’a offert en son temps du bonheur
Elle aura tout autant fait tienne la douleur
Indicible chagrin lorsque dans ta maison
Par deux fois ton entrain devint morte-saison
Ils étaient tes enfants qui chantaient au matin
Ils furent les enfants d’un tragique destin
On pouvait lire aussi, bien vivante en ton cœur
La souffrance d’un monde éprouvant le malheur
Tout comme la misère cachée en nos demeures
Tout ce qui de tes jours assombrissait les heures.
Mais à l’adversité, toujours tu as fait front
Là où d’autres, vaincus, accusèrent l’affront
Injuste pour beaucoup, paraissant bien cruel
Tu as fait ton chemin en questionnant le ciel
Sans jamais te courber, toujours en résurgence
Jusqu’à ton grand départ, en ta pleine conscience.

Olga, il m’est aisé de dire en vérité
Tout ce qui nourrissait ta personnalité
La compassion, bien sûr, ton amabilité
Qui nous menaient vers toi, vers un être bien sage
Toujours prêt à offrir l’écoute et le partage
Ou encore évoquer, sans craindre de mentir
Courage et dévouement, de ton cœur le vêtir
Tout comme ton attrait, l’exaltation du beau
Qui façonnait ton âme, lui apposant son sceau
Et je me dois de dire aussi ta loyauté
Enfant se réclamant de ton intégrité.
Comment ne pas alors, en moi faire l’accueil
Certes naïvement, d’un authentique orgueil
Qui plaide le dessein d’une âme maternelle
Servant un cœur d’enfant, authentique et rebelle
Alors respect, respect, pour ta noble personne
Oui, respect est ce mot qui fort en moi résonne

… Pardon ? Que me dis-tu ? Que ta raison s’indigne
Trop d’éloges à tes yeux, que tu n’en es pas digne
Et que l’encensement qui t’échoit en ce jour
D’autres bien plus que toi le méritent en retour
Alors là, à mon tour, il me faut protester
Et par-delà les mots, sans vouloir te flatter
Plaider ta modestie, ta divine maîtresse
Reconnaître en ton sein ses titres de noblesse
Car l’autre était pour toi comme un autre toi-même
Sur qui jamais tu n’as prononcé d’anathème
Aussi, parlant de toi, aujourd’hui et demain
Pour tout ce que tu es, que tu avais d’humain
Nos cœurs et nos raisons, accordent à la femme
À toi, petite Olga, le noble nom de Dame
Et ce n’est point, crois-moi, être en humilité
Que reconnaître en toi, charisme et pureté
C’est dire sans façon ce qui fait ta grandeur
Celle qui nous rend fiers d’avoir connu ton cœur

Quelques mots pour finir, accepter la défiance
En évoquant sans fard ton besoin d’espérance
Je te savais quêter en ton âme bien née
Le sens de notre vie, de notre destinée
Éveillée à ton être, et sans trêve chercher
À n’être rien que toi, sans orgueil, sans tricher
Crânement, sans faiblir, honorer ton destin
Sans refuser tes maux, sans te plaindre au matin
Tu te sentais en lien avec cet univers
Qui te semblait pourtant bien cruel et pervers
Ainsi nous partagions tous deux cette croyance
Qui veut que notre mort soit une renaissance
Dans un monde d’amour et de sérénité
Un monde où les mortels vivent l’éternité
Je pourrais, je le sais, laisser mon cœur parler
Recréer ces moments, et vous les dévoiler
Mais c’est à toi, Olga, en tout bien tout honneur
Que sied le privilège de leur ouvrir ton cœur
Je t’en prie…

« À vous tous…
Quelques mots, mes amis, afin que mon absence
Ne devienne en vos vies une triste indigence
Vous qui êtes émus, attristés par ma mort
Vous qui, craintivement, songez à votre sort
Je viens, le cœur léger, vous faire un au revoir
Et offrir à chacun ce message d’espoir

Écoutez…
J’ai pris le train du soir, sans peur et sans regret
Vers ce pays lointain aux célestes rivages
J’ai quitté à jamais la terre et ses mirages
Pour enfin de la vie connaître le secret

À l’appel de mon nom j’ai exprimé l’adieu
À mon corps fatigué devenu sans usage
Être désincarné, j’ai suivi le sillage
Du grand ruban d’argent qui mène jusqu’à Dieu

Amis, parents, enfants, vous tous mes bien-nommés
Qui déjà contemplez les divins paysages
D’un monde qui du temps ne tourne plus les pages
Je viens vous retrouver, vous que j’ai tant aimés

Et à vous, ici-bas, à vous tous qui pleurez
Je vous dis de ne point succomber à la peine
Car toujours près de vous, je me tiendrai, sereine
Sachant que près de moi, un jour vous reviendrez

Alors, tels les enfants d’un éternel printemps
Vos cœurs iront dansant, et vos âmes sans âge
Pour toujours parleront de l’amour le langage
Et nous nous aimerons, jusqu’à la fin des temps »

Votre Olga

Liens

https://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2017/08/04/olga-hafekost-nous-aquittes

https://college-valdoie-liberation44.communaute-emg.net/20-cafe-sassi/

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