L’écrivain et ses muses

À vous, mes muses…

Que vous soyez en nous, que vous soyez aux cieux
En nos rêves d’ailleurs, ou tout près de nos yeux
Soudoyant nos émois, fières de vos prouesses
De nos inspirations, vous êtes les prêtresses

Muses, mes courtisanes, vous les inspiratrices
De mes frustes écrits ; ô vous, femmes propices
Quand sans allant ma plume, lascive, inféconde
Se perd au fil des mots, fébrile et moribonde
Fièrement inspirées, jusqu’à vous en gausser
Mon souffle créateur, vous venez engrosser
Et là, soudain le mot, en mes pensées venu
Fait naître un doux poème, grâce à vous parvenu
Mais si, secrètement, vous servez mon talent
Si parfois je vous dois le verbe truculent
Si fidèles vous êtes à ma plume légère
Je vous sais pour autant jalouses et altières
C’est que je vous entends vous disputer le verbe
Le nom ou le pronom, l’adjectif ou l’adverbe
Celui qui va offrir la rime à mon phonème
Et donner de l’éclat à mon humble poème

Je vais vous dire…

Je ris de votre orgueil, de votre suffisance
À vous voir exulter en inspirant ma stance
Car à côté de moi, discret dans sa présence
Une muse sévit, sans forcer l’ingérence
En la littérature elle aime voyager
Visite mes écrits pour mieux les arranger
Le ton bien inspiré, éclairé, juste et sage
De son autorité, elle en fait bon usage
De sa part point d’orgueil, point d’abus, point d’emphase
Elle nourrit le culte de l’authentique phrase
Du verbe déplacé, de l’adjectif surfait
Au nom mal employé, elle reprend le trait
Ainsi, fort à propos, modestement propose
De réviser le fond, de styliser ma prose
En mentor elle agit, toujours prête au conseil
Pour inspirer le beau, point elle n’a de pareil

J’ai dit muse ?… Mais oui, elle l’est… enfin…
il l’est, car ma muse est masculine.

Merci, Olivier, pour ton aide précieuse et avisée.

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