Napoléon à Waterloo
Napoléon à Waterloo

Hommage à Napoléon, mon maître de guerre

Texte versifié écrit en l’honneur d’Olivier, pour ses 30 ans.
Gilbert Thomas imagine que son fils fût soldat de la grande armée.

Waterloo; jour maudit. Je défiais le canon
Mon corps s’offrait au feu; quelle modeste obole
Pour ton humble conscrit, fidèle compagnon
Vainqueur à Austerlitz, Rivoli et Arcole.
J’étais de cette armée, courageuse et altière
Qui fièrement bravait la puissance ennemie
J’étais de cette armée qui sur l’Europe entière
Imposait son stratège et sa suprématie
« Grognards » C’était ainsi que l’on nous surnommait
Vieille garde servile, nous étions ta fierté
On se plaignait toujours, mais toujours on suivait
Prêt à périr pour toi en pure loyauté
Pour toi on s’exila, loin de notre patrie
En la brûlante Egypte et la froide Russie
Où nous mourrions gelés dans l’aurore bleuie
Sans même apercevoir la ligne ennemie
Waterloo; morne plaine, triste lieu d’apparat
Où ma vie s’acheva, sans hymne ni tambours
Ce fut l’ultime assaut, notre dernier combat
Qui vit nos destinées séparées pour toujours
Waterloo; triste sort. Enterré sans tombeau
Je suis cet anonyme par la mort anobli
Et pour ne pas errer sans arme ni drapeau
J’ai dû renaître un jour pour sortir de l’oubli
Revenu à la vie, en moi ton souvenir
Nostalgique d’un temps qui hante nos mémoires
Ma fait revoir les lieux où sont allés mourir
Tous ces vaillants guerriers qui ont fait tes victoires
Je suis allé prier au tombeau de ta chair
Qui repose, admirée, sous sa maison de pierre
Mais moi je sais un lieu, le ciel immense et clair
Où flotte ton esprit qu’aucun caveau n’enserre
De ton titre impérial nos frontons sont gravés
Saluant ce génie qui t’apporta la gloire
Et tes hauts faits guerriers, à jamais ravivés
Honorent le vélin de nos livres d’histoire
Aussi je te le dis, ô mon maître de guerre
Pour toi nul n’est besoin d’être à nouveau mortel
Adulé ou maudit, partout sur cette terre
Tu es à tout jamais devenu éternel
Pourtant, secrètement, je cultive l’espoir
De pouvoir en ton nom repartir au combat
Que ta voix de consul résonne dans le soir
Pour qu’au matin nouveau renaisse ton soldat
Alors, comme à Wagram, Austerlitz et Iéna
J’irai à l’ennemi, combattant redouté
Et sur ces champs d’honneur où ta voix nous mena
Pour toi je me battrai toute une éternité.

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