Rosé séchée sur un livre ouvert

La rose éternelle

C’était un soir d’été; le ciel était sans voile
Une lune argentée reflétait fièrement
Son astrale clarté semblable à une étoile
Sur les rouges pétales de ton beau vêtement

Alors que je passais, partageant la beauté
Des fleurs de mon jardin qui me disaient bonsoir
Mes yeux ont remarqué ton corps pâle et voûté
Gémissant doucement dans la brise du soir

Pourquoi ma douce amie une telle tristesse
Alors qu’autour de toi résonne la gaîté
De mon jardin joli n’es-tu pas la princesse
Offrant ton doux parfum et ta pure beauté ?

Hélas, si la plus belle, je le fus quelques jours
La lune au soir venu demain verra ma mort
Vois-donc mon désespoir à laisser pour toujours
Ton merveilleux jardin; Dieu quel injuste sort !

Ne sachant, je l’avoue, comment te consoler
Attendri, ton habit de ma main j’ai frôlé
Alors au même instant, je t’ai vue t’envoler
Dans l’espace infini du grand ciel étoilé

Désormais immortelle, pour mon plus grand bonheur
Tu renaîs chaque jour au jardin de mon cœur

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