Le journal « L’Est Républiquain » parle de Gilbert Thomas
Retraité de l’entreprise Bull et totalement autodidacte, Gilbert Tovagliaro signe à soixante ans son premier roman.
Lorsque je préparais mon CAP, un prof m’a dit: « Tu es bon en français, mais ce n’est pas le français qui va t’aider dans la vie. » Ces mots sont restés gravés en moi.
Gilbert Tovagliaro sera officiellement en retraite le 1er décembre prochain. Pour son soixantième anniversaire, il s’est fait un cadeau d’un genre un peu particulier : la publication, à compte d’auteur, de son premier roman.
L’homme est totalement autodidacte. « Mes études de français se sont terminées avec mon CAP d’électricien », raconte-t-il.
Pour le tout jeune homme de cette Lorraine sidérurgique des années soixante, ce furent d’abord les hauts fourneaux de sa Moselle natale puis, après des cours du soir en électronique, Bull à Belfort à partir de 1972.
Il y vécut la fin de l’entreprise belfortaine au début des années 90 et poursuivit son activité à la SERRIB aux Glacis jusqu’à sa pré-retraite en 2002.
Quinquagénaire, il se mit alors à ressortir quelques écrits et s’y immergea avec le sentiment de se reconstruire.
« Je ne sais pas si j’aurais pu faire autre chose. Adolescent, je n’ai pas eu le choix : j’ai fait une formation au centre d’apprentissage, là où mon père pensait qu’il y aurait du travail ensuite ».
Mais il ajoute : « A quinze ou seize ans, je me souviens que j’avais déjà la passion des mots et des belles phrases. J’écrivais de petites choses. Les gens me disaient que c’était bien. Mais, c’est seulement depuis quelques années que je laisse faire surface cette partie de moi ».
Son premier livre, édité sous le pseudonyme de Gilbert Thomas, traite de son enfance.
C’est un roman d’apprentissage, qui porte ici et là ces petites lourdeurs de ceux qui s’appliquent à vouloir bien faire. Mais c’est surtout le témoignage de réelles dispositions pour l’écriture et d’un amour flagrant de la belle langue. Un sujet, aussi, qui renoue avec les racines de l’enfance pour mener à la sérénité.
« Il a fallu que j’apprenne tout, à commencer par les règles de grammaire. J’ai beaucoup travaillé. J’ai pris conscience très tard de ce qu’était l’écriture, et en même temps, je me suis aperçu que j’avais cela en moi. » explique-t-il.
Après ce premier roman, le retraité et néanmoins jeune auteur s’est déjà lancé dans un autre projet. « Cette fois, j’ai commencé par articuler une histoire, à créer des personnages en fonction de ce que je voulais leur faire dire. J’essaye d’être plus fin dans mon écriture ; déjà je me dis, en le relisant, que je n’écrirais plus de la même manière certains passages de mon premier livre. En tout cas, c’est passionnant ».
« Cet enfant qui est en moi » par Gilbert Thomas. Coëtquen Editions. 301 pages. 20 €.
Philippe PIOT